Est-ce que le port d’un soutien-gorge ou d’un déodorant peut influencer le risque de cancer du sein ?

Le cancer du sein est une maladie complexe, influencée par de nombreux facteurs, dont certains sont génétiques, hormonaux ou liés au mode de vie. Cependant, certains aspects de la vie quotidienne, tels que le port de soutien-gorge ou l’utilisation de déodorant, suscitent des questions fréquentes concernant leur impact sur le risque de développer cette maladie. Examinons de plus près ces deux facteurs pour mieux comprendre si, et comment, ils peuvent influencer le risque de cancer du sein.

Le soutien-gorge et le risque de cancer du sein

La question de savoir si le port d’un soutien-gorge peut augmenter le risque de cancer du sein a longtemps été débattue, mais les recherches scientifiques à ce jour n’ont pas démontré de lien direct entre le port de soutien-gorge et un risque accru de développer un cancer du sein. Certaines théories populaires, souvent relayées par des articles non scientifiques, suggèrent que le soutien-gorge, notamment les modèles très serrés ou les soutiens-gorge à armatures, pourrait exercer une pression sur les tissus mammaires et empêcher une circulation lymphatique normale, ce qui pourrait entraîner une accumulation de toxines dans les seins et ainsi favoriser le cancer. Cependant, cette hypothèse n’est pas soutenue par des preuves scientifiques solides.

Des études scientifiques rigoureuses menées par des chercheurs ont montré qu’il n’y a aucune corrélation entre le port du soutien-gorge et une incidence plus élevée de cancer du sein. Une étude de grande envergure menée par la National Cancer Institute aux États-Unis n’a trouvé aucune preuve que le port de soutien-gorge soit un facteur de risque. En réalité, il n’y a pas de lien prouvé entre les vêtements que nous portons et le développement de cancers mammaires. Cependant, si une personne ressent un inconfort dû au soutien-gorge, il est important de choisir un modèle qui lui permet de se sentir à l’aise et de maintenir une bonne posture.

Le déodorant et le risque de cancer du sein

Un autre sujet de débat populaire concerne les déodorants et leur lien possible avec le cancer du sein. Cette question est souvent soulevée en raison de la présence de certains ingrédients chimiques, tels que les sels d’aluminium, dans de nombreux déodorants et anti-transpirants. L’idée qui circule est que ces composés pourraient être absorbés par la peau, s’accumuler dans les tissus mammaires et influencer le développement du cancer du sein. Cependant, encore une fois, les recherches scientifiques ne soutiennent pas cette hypothèse.

Les sels d’aluminium sont utilisés dans les anti-transpirants pour bloquer temporairement les glandes sudoripares, empêchant ainsi la production de sueur. Bien qu’il existe des études qui ont examiné l’absorption des sels d’aluminium par la peau, aucune preuve concluante n’indique qu’ils jouent un rôle direct dans le cancer du sein. Une revue des données disponibles par le National Cancer Institute n’a trouvé aucune preuve crédible que les anti-transpirants contenant des sels d’aluminium augmentent le risque de cancer du sein.

En réalité, les recherches sur ce sujet ont été largement contradictoires et n’ont pas permis de démontrer de lien direct entre l’utilisation de déodorants ou d’anti-transpirants et le cancer du sein. Les principaux organismes de santé, y compris la Food and Drug Administration (FDA) et l’American Cancer Society, ont conclu qu’il n’y a aucune preuve que ces produits de soin personnel augmentent le risque de cancer du sein.

Les autres facteurs à prendre en compte

Bien que ni le port de soutien-gorge ni l’utilisation de déodorant ne soient des facteurs de risque prouvés pour le cancer du sein, il est essentiel de considérer d’autres facteurs de risque établis qui peuvent influencer le développement de cette maladie. Ces facteurs incluent :

  1. Les antécédents familiaux : Les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, en particulier si des proches au premier degré (mère, sœur, fille) ont été diagnostiquées, ont un risque plus élevé de développer cette maladie.
  2. Les mutations génétiques : Certaines mutations génétiques, telles que celles des gènes BRCA1 et BRCA2, augmentent significativement le risque de cancer du sein.
  3. L’exposition aux hormones : Les femmes ayant une exposition prolongée aux œstrogènes, notamment en raison de traitements hormonaux ou de menstruations précoces et ménopause tardive, présentent un risque accru.
  4. Le mode de vie : Un mode de vie sédentaire, une alimentation déséquilibrée, la consommation d’alcool ou le tabagisme peuvent également augmenter le risque de développer un cancer du sein.
  5. Les antécédents médicaux personnels : Les femmes ayant déjà eu un cancer du sein ou des lésions bénignes du sein ont un risque plus élevé de développer un cancer du sein.

Conclusion

En conclusion, ni le port d’un soutien-gorge ni l’utilisation de déodorants ou d’anti-transpirants ne sont des facteurs de risque prouvés pour le cancer du sein. Les recherches scientifiques actuelles n’ont pas confirmé les hypothèses selon lesquelles ces produits augmentent le risque de développer cette maladie. Toutefois, il est essentiel de prendre en compte d’autres facteurs de risque plus connus et établis, tels que les antécédents familiaux, les mutations génétiques, les habitudes de vie et l’exposition aux hormones. Il est toujours recommandé de discuter avec un professionnel de la santé de vos préoccupations personnelles et des mesures préventives adaptées à votre situation.

Références :

  1. American Cancer Society. “Breast Cancer Myths and Facts.” https://www.cancer.org
  2. National Cancer Institute. “Deodorants and Antiperspirants and Breast Cancer Risk.” https://www.cancer.gov
  3. Mayo Clinic. “Breast Cancer Prevention: 8 Steps to Reduce Your Risk.” https://www.mayoclinic.org