Est-il possible d’avoir un faux positif ou un faux négatif lors d’un dépistage ?

Le dépistage du cancer du sein est un outil fondamental pour la détection précoce de cette maladie et permet d’améliorer les chances de guérison. Cependant, comme pour tout examen médical, le dépistage peut comporter des risques d’erreurs. Deux erreurs majeures qui peuvent survenir lors du dépistage du cancer du sein sont les faux positifs et les faux négatifs. Ces erreurs peuvent influencer de manière significative la prise en charge du patient, l’anxiété ressentie et les décisions thérapeutiques. Ce chapitre explore ces deux types d’erreurs, leur impact sur le diagnostic du cancer du sein, et les moyens d’en minimiser les risques.

Qu’est-ce qu’un faux positif ?

Un faux positif se produit lorsqu’un test de dépistage indique à tort la présence d’un cancer du sein, alors que celui-ci n’est pas effectivement présent. Autrement dit, le test révèle un résultat positif pour le cancer alors qu’il n’y a pas de cancer réel. Ce type de résultat est relativement fréquent dans le cadre du dépistage du cancer du sein, en particulier avec la mammographie.

Les tests de dépistage, bien qu’efficaces, ne sont pas parfaits. Parfois, les examens d’imagerie tels que les mammographies ou les échographies peuvent détecter des anomalies dans le sein, comme des masses ou des calcifications, qui peuvent être bénignes, mais qui peuvent tout de même apparaître suspectes. Dans de tels cas, des examens complémentaires comme une biopsie ou une échographie peuvent être nécessaires pour confirmer la présence ou l’absence de cancer.

Facteurs contribuant aux faux positifs :

  • Les tissus mammaires denses : Les femmes ayant des seins denses peuvent être plus susceptibles d’obtenir un faux positif, car les structures glandulaires peuvent masquer ou imiter des masses cancéreuses sur les images radiologiques.
  • Les changements bénins dans le sein : Des kystes, des infections ou des nodules bénins peuvent être détectés comme des anomalies, bien qu’ils ne soient pas cancéreux.
  • L’interprétation des images : L’analyse des mammographies dépend de l’expertise des radiologues. Des différences dans l’interprétation peuvent entraîner des résultats faussement positifs.

L’impact des faux positifs

Les faux positifs peuvent entraîner des anxiétés et un stress considérable pour les patientes. Après un faux positif, il peut être nécessaire de réaliser des tests supplémentaires pour confirmer l’absence de cancer, ce qui peut inclure des échographies, des biopsies et des examens cliniques approfondis. Ces tests supplémentaires, bien que souvent non invasifs, peuvent induire des coûts supplémentaires, des perturbations dans la vie quotidienne et un malaise psychologique pour la patiente, qui doit gérer l’incertitude jusqu’à la confirmation du diagnostic.

Cependant, l’avantage de la détection d’anomalies, même si elles ne sont pas cancéreuses, est que cela permet de suivre de plus près la santé du sein de la patiente et de détecter plus tôt d’éventuels changements qui pourraient évoluer en cancer.

Qu’est-ce qu’un faux négatif ?

Un faux négatif, en revanche, se produit lorsqu’un test de dépistage indique à tort que tout est normal, alors qu’un cancer du sein est effectivement présent. Cela peut se produire lorsque le cancer est trop petit pour être détecté ou se trouve dans une zone difficile à examiner (comme dans les tissus mammaires denses). Un faux négatif peut être particulièrement dangereux, car il peut donner à la patiente une fausse impression de sécurité, retardant ainsi un traitement nécessaire.

Le risque de faux négatifs varie en fonction du type de test utilisé. Par exemple, bien que la mammographie soit un examen très répandu et utile, elle n’est pas infaillible. Environ 10 à 20 % des cancers du sein peuvent ne pas être détectés lors d’une mammographie de dépistage, surtout si la tumeur est petite ou si la patiente a des seins denses.

Facteurs contribuant aux faux négatifs :

  • Les tumeurs petites ou non palpables : Les petites tumeurs, surtout celles qui ne modifient pas encore la forme ou la structure du sein, peuvent ne pas être détectées.
  • Les seins denses : Les femmes ayant des seins denses ont un risque plus élevé de faux négatifs, car les tissus mammaires denses peuvent masquer des masses cancéreuses.
  • L’âge et la taille de la tumeur : Les jeunes femmes, dont les seins sont souvent plus denses, ont un risque plus élevé de faux négatifs. De plus, les tumeurs de petite taille sont plus difficiles à détecter.

L’impact des faux négatifs

Les faux négatifs sont particulièrement préoccupants car ils peuvent retarder le traitement du cancer, ce qui peut affecter le pronostic de la patiente. Si un cancer passe inaperçu lors du dépistage, il peut continuer à se développer, parfois jusqu’à un stade où il est plus difficile à traiter ou à guérir. Les faux négatifs augmentent donc le risque de mortalité par cancer du sein, car les traitements ne commencent pas à temps.

Les femmes ayant un faux négatif peuvent être invitées à poursuivre leur suivi régulier avec leur médecin. Cela peut inclure des examens physiques réguliers et des mammographies ou échographies supplémentaires à intervalles réguliers pour détecter tout changement dans le temps.

Comment minimiser les risques de faux positifs et de faux négatifs ?

Bien que les faux positifs et les faux négatifs fassent partie des limites du dépistage du cancer du sein, plusieurs mesures peuvent être prises pour réduire leur fréquence et améliorer la précision du diagnostic.

  • Améliorer la technologie de dépistage : L’utilisation de techniques d’imagerie avancées, comme la tomosynthèse (mammographie 3D), peut aider à réduire les risques de faux positifs et de faux négatifs, notamment pour les femmes ayant des seins denses.
  • Prendre en compte les antécédents médicaux et familiaux : Un dépistage plus personnalisé, en tenant compte des antécédents familiaux de cancer du sein ou d’autres facteurs de risque, peut permettre de mieux cibler les examens.
  • Suivi régulier et complet : En cas de doute, il est essentiel de procéder à des tests complémentaires, comme des échographies ou des biopsies, pour confirmer ou infirmer le diagnostic.

Conclusion

Les faux positifs et les faux négatifs sont des erreurs qui peuvent survenir lors du dépistage du cancer du sein. Bien qu’ils soient relativement rares, ils peuvent avoir des conséquences significatives pour la patiente, notamment en termes d’anxiété, de coûts et de retards dans le traitement. Cependant, grâce aux progrès des technologies de dépistage et à un suivi médical rigoureux, il est possible de minimiser ces erreurs et de s’assurer qu’une prise en charge adéquate soit apportée à toutes les patientes. Le dépistage précoce reste l’un des moyens les plus efficaces pour détecter le cancer du sein et améliorer les chances de guérison.

Références :

  1. American Cancer Society. (2020). “False Positive and False Negative Mammograms”. https://www.cancer.org
  2. National Cancer Institute. (2020). “Breast Cancer Screening”. https://www.cancer.gov
  3. Mayo Clinic. (2020). “Breast Cancer Detection and Diagnosis”. https://www.mayoclinic.org