Les radiations (comme les mammographies) sont-elles dangereuses pour la prévention à long terme ?

La question de savoir si les radiations, notamment celles utilisées dans les mammographies, représentent un risque pour la santé à long terme est une préoccupation importante, surtout lorsque l’on parle de prévention du cancer du sein. Bien que les mammographies soient un outil essentiel dans le dépistage précoce du cancer du sein, il est légitime de se demander si l’exposition aux radiations utilisées dans ces examens pourrait augmenter le risque de développer un cancer, en particulier à long terme.

Comprendre les radiations utilisées dans les mammographies

Les mammographies sont des radiographies spécialisées destinées à examiner les tissus mammaires pour détecter d’éventuelles anomalies, telles que des tumeurs ou des calcifications suspectes. Ce procédé utilise des rayons X, qui sont une forme de radiation ionisante, pour obtenir des images détaillées de l’intérieur des seins. La radiation ionisante a la capacité de pénétrer dans les tissus et d’endommager les cellules, ce qui peut, dans certaines conditions, augmenter le risque de cancer.

Cependant, la quantité de radiation utilisée dans une mammographie est faible. En moyenne, une mammographie standard délivre environ 0,7 millisieverts (mSv) de radiation, soit l’équivalent de l’exposition naturelle à la radiation en une période de sept semaines. Pour mettre cela en perspective, une personne est exposée à une quantité similaire de radiation juste en vivant dans l’environnement quotidien, sans subir d’examen médical.

Le risque lié aux radiations

2.1. Risques à faible dose de radiation

Les radiations ionisantes peuvent endommager l’ADN des cellules, ce qui peut provoquer des mutations. Ces mutations peuvent, dans certains cas, entraîner la formation de cellules cancéreuses. Cependant, il est important de souligner que les radiations utilisées pour les mammographies sont considérées comme étant à faible dose, et l’exposition est limitée à une très courte durée. Les risques de développer un cancer à partir d’une mammographie sont donc minimes par rapport aux bénéfices d’un dépistage précoce, qui peut sauver des vies en permettant de détecter des cancers à un stade plus curable.

Des études ont montré que le risque d’apparition de cancers dus à une exposition répétée aux radiations des mammographies est généralement faible, mais ce risque n’est pas nul. Les femmes jeunes, notamment celles de moins de 30 ans, sont plus sensibles aux effets des radiations. En effet, à un âge plus jeune, les tissus mammaires sont plus denses, ce qui peut rendre la mammographie moins précise et nécessiter des doses plus élevées de radiation pour obtenir des images claires.

2.2. Le risque accumulé avec les mammographies répétées

Une des principales préoccupations concernant les mammographies est l’exposition répétée aux radiations au fil du temps. Bien que chaque mammographie individuelle comporte une faible dose de radiation, les femmes qui subissent des mammographies régulières tout au long de leur vie peuvent accumuler une dose importante de radiation. Cela peut potentiellement augmenter légèrement le risque de développer un cancer, surtout si les examens commencent tôt dans la vie et sont effectués fréquemment.

Cependant, les experts en santé publique considèrent que les bénéfices de la mammographie en termes de détection précoce des cancers du sein surpassent largement les risques liés à l’exposition aux radiations. En effet, la détection précoce permet de traiter les cancers à un stade plus avancé, ce qui améliore considérablement les chances de guérison et de survie.

Les recommandations sur les mammographies et les radiations

Les recommandations concernant les mammographies varient selon l’âge et les facteurs de risque individuels. De manière générale, les recommandations suivantes sont proposées par des organisations de santé :

  1. Femmes de 40 à 49 ans : Les mammographies ne sont généralement pas recommandées de manière systématique pour les femmes de moins de 50 ans, sauf si elles présentent un risque accru de cancer du sein (antécédents familiaux ou mutations génétiques). Les bénéfices d’une mammographie précoce pour cette tranche d’âge sont souvent jugés insuffisants par rapport aux risques potentiels.
  2. Femmes de 50 à 74 ans : Les mammographies sont recommandées tous les deux ans pour les femmes de cette tranche d’âge, car les risques d’apparition de cancer du sein augmentent et les bénéfices du dépistage sont plus importants.
  3. Femmes de 75 ans et plus : Les mammographies peuvent être réalisées selon l’état de santé de la personne et sa probabilité de vivre encore quelques années sans développer de complications graves.

Les femmes présentant un risque élevé de cancer du sein en raison de facteurs génétiques ou d’antécédents familiaux peuvent commencer à passer des mammographies plus tôt, généralement à partir de 30 ans, mais elles devraient discuter des risques potentiels liés aux radiations avec leur médecin.

Alternatives et innovations pour réduire l’exposition aux radiations

Face aux préoccupations liées aux radiations, de nouvelles technologies émergent pour offrir des alternatives plus sûres tout en maintenant l’efficacité du dépistage du cancer du sein. Parmi ces innovations :

  1. Imagerie par résonance magnétique (IRM) : Bien que plus coûteuse, l’IRM peut être utilisée pour le dépistage du cancer du sein, surtout pour les femmes ayant des tissus mammaires denses. Contrairement à la mammographie, l’IRM ne repose pas sur l’utilisation de radiations.
  2. Tomosynthèse mammaire (mammographie 3D) : Cette technologie de pointe permet de créer des images en 3D des seins, ce qui améliore la détection des anomalies tout en réduisant la dose de radiation par rapport à la mammographie traditionnelle.
  3. Échographie mammaire : Bien que généralement utilisée pour compléter les mammographies, l’échographie mammaire ne nécessite pas de radiations et peut être une alternative pour certaines patientes.

Conclusion

En conclusion, bien que l’exposition aux radiations des mammographies comporte un risque, ce dernier reste faible par rapport aux avantages potentiels d’une détection précoce du cancer du sein. Les examens réguliers de dépistage restent un outil clé dans la prévention du cancer du sein, et les risques associés aux radiations sont considérés comme minimes par rapport aux bénéfices en matière de santé. Pour les femmes qui ont des préoccupations concernant les radiations, il est conseillé de discuter avec leur médecin pour déterminer la meilleure approche de dépistage en fonction de leur âge et de leurs facteurs de risque.

Références :

  1. American Cancer Society. “Breast Cancer Early Detection and Diagnosis.” https://www.cancer.org
  2. National Cancer Institute. “Radiation and Cancer Risk.” https://www.cancer.gov
  3. Cancer Research UK. “Mammograms and X-Rays.” https://www.cancerresearchuk.org